Enseignement Maritime

 

 

Photo D.Jégou

Les Navires Ecoles

 

Le Saint Helme

Le premier navire école destiné à former de futurs officiers et marins de la Marine Marchande fut le trois mats barque Saint Helme du nom de l'école fondée en 1872, à Arcachon par le père BAUDRAND.

L'école Saint Helme était également appelée "Ecole Centrale Maritime". Il existait deux sections différentes:

- La section du noviciat maritime, section d'initiation et de préparation où, à partir de 11 ans, des garçons pourront éprouver leur vocation maritime.

- La section commerciale maritime, destinée aux jeunes gens de 15 à 18 ans, section formant des futurs officiers.

L'enseignement pratique de la section commerciale à la mer était assuré à partir de 1876 sur le Saint Helme.

Le Saint Helme était précédemment le Véra Cruzana. Il avait assuré pour l'armement Léon aîné et Duprat les lignes des Antilles et de l'Amérique centrale au départ de Bordeaux. Au retour de son dernier voyage, le 13 août 1876, il fut vendu au père BAUDRAND pour 21.000 francs.

Des travaux furent nécessaire pour le transformer en navire-école. Les cales furent adaptées en locaux de vie et d'instruction pour les élèves.

Du lest fut embarqué afin que le navire se trouve dans des lignes d'eau acceptables pour une bonne navigation et dans des conditions de sécurité suffisantes.

Caractéristiques du Saint Helme.

Jauge brute: 320 tonneaux; Jauge nette: 234 tonneaux. Longueur: 31 métres. Largeur: 7,10 métres. Creux: 4,20 mètres.

Gréement-Voilure.

Trois mâts barque à doubles vergues.

- Le mât de misaine était gréé de cinq vergues:

Petit cacatois, petit perroquet, petit hunier volant, petit hunier fixe, voile basse de misaine.

- Le grand mât comportait également cinq vergues:

Grand cacatois, grand perroquet, grand hunier volant, grand hunier fixe, grande voile.

- Le mât d'artimon n'avait que deux voiles:

Une "corne" pour gréer une brigantine avec un "gui" sur lequel on bordait la brigantine.

Au-dessus de la brigantine on pouvait établir une voile de flèche.

- Mât de beaupré, sur ce mât venait se fixer:

L'étai du petit cacatois, l'étai du petit perroquet, la draille du grand foc.

L'étai du petit mât de hune avec la draille du petit foc.

L'étai de misaine.

- Entre les mâts on pouvait mettre en place des voiles d'étais

- Enfin, par beau temps, on pouvait établir des "bonnettes" qui débordaient de chaque bord des voiles normales.

Apparaux divers.

Le gaillard avant était muni d'un cabestan en fer pour la manoeuvre des ancres.

A l'arrière sur la dunette, à laquelle on accédait par deux échelles, se trouvait la roue du gouvernail, le compas de route, le coffre de timonerie avec ses pavillons, etc...

Sur les "plats bords", deux "pierriers" (canons) en fer tourné d'un assez gros calibre; dans les haubans d'artimon, les fanaux des feux de route, vert et rouge.

Le navire était équipé d'une pompe aspirante et foulante pour le lavage et l'incendie et d'une pompe pour l'eau douce.

Il existait quatre embarcations: une chaloupe, un grand canot, une yole et une baleinière. Cinq bouées de sauvetage étaient suspendues sur la dunette, parées à être lancées à la mer.

Emménagements intérieurs.

- Cuisine:

derrière le gaillard était installée la cuisine et la descente au poste du cuisinier.

- Poste équipage:

au travers du mât de misaine, un panneau muni d'une échelle donnait accès au poste des matelots à babord et celui des mousses à tribord, munis chacun de six couchettes en fer.

- Poste des élèves:

il se trouvait au centre du navire, dans l'entrepont et mesurait 12,50 mètres de long , 6,50 mètres de large et 2,20 mètres de haut. Un large panneau de descente, muni de deux échelles et une vaste claire-voie de 3 mètres de long distribuait abondamment l'air et la lumière à l'intérieur.

Il comportait seize couchettes de chaque bord, munies de rideaux et de couvre-lits uniformes. Chaque élève disposait sous sa couchette d'un coffre pour ses effets et au-dessus une étagère pour les livres, cahiers, objets de toilette, etc...

En plus, chacun possédait un tabouret et une table pliante.

A chaque couchette était accrochée une brassière de sauvetage.

Les tables pour les repas, semblables à celles des navires deguerre, étaient suspendues à des crocs lorsqu'il n'en était pas fait usage. Des crocs supplémentaires permettaient de disposer des hamacs si le nombre des couchettes n'était pas suffisant.

On y voyait aussi deux tableaux noirs pour les cours, des fanaux d'applique pour l'éclairage durant la nuit; une horloge et des cadres pour l'affichage des ordres de service.

- Poste des maîtres:

En arrière du poste des élèves et éclairépar une claire-voie de 2 mètres, se trouvait un second carré sur lequel s'ouvraient quatre cabines réservées au maître de manoeuvre, au maître de timonerie, au maître charpentier, à l'infirmerie (avec la pharmacie) et à la cambuse journalière. Dans ce carré était placé l'autel pour les offices religieux renfermant tous les objets du culte.

- Logements des officiers:

Dans la dunette, réservée aux officiers, un carré spacieux donnait accès à six cabines et un office.

Qatre large sabords sur le couronnement arrière l'éclairait.

Au fond, dans son centre, se trouvait, un harmonium surmonté d'une grande glace qui réfléchissait et multipliait la lumière tombant d'une vaste claire-voie centrale.

De chaque côté étaient disposés des caissons garnis de larges coussins de cuir.

Divers instruments étaient accrochés: trois baromètres, un hygromètre, deus thermomètres, un compas de route renversé permettant de connaitre le cap du navire dans l'intérieur du carré. 5 ou six sextants, des logues vues, un bateau de loch à hélice, etc...

Locaux sous l'entrepont.

Sous la daunette, étaient installées les soutes aux voikles et aux filins derrière lesquelles se situaient les soutes aux vivres et la "Sainte barbe" où étaient arrimés les gargousses et les fusées de signaux, etc...

Dans les fonds du navire se trouvait la cale qui contenait outre le leste, les caisses à eau, les provisions de vins, les liquides, huiles, la peinture, la soute au charbon pour la cuisine.

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La section commerciale maritime de l'école Saint Helme fermera en 1880. En 1888, le "Saint Helme" figure encore dans les registres du Bureau Véritas avec comme port d'attache Bordeaux et le même propriétaire.

Extrait du livre de J. TRAIZET: Le premier navire école

 

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