Mérite Maritime et médaille d'Honneur des marins

Actualités de la section 29 : Le Musée du mémorial international de la Bataille de l'Atlantique 1939-1945, à Camaret

Le Musée du mémorial international de la Bataille de l'Atlantique 1939-1945, à Camaret

vendredi 25 juillet 2025

Entre Pen-Hir et Le Toulinguet : le fort de Kerbonn. Ce site offre un champs visuel exceptionnel avec au nord la pointe Saint-Mathieu à 6 milles dans le noroît du sémaphore du Toulinguet, à l'ouest l'infini de l'océan Atlantique, au sud, la baie de Douarnenez jusqu’au Raz de Sein. A proximité des Tas de pois, une croix de Lorraine accroche le regard. Erigée à partir de 1949, la croix de Pen-Hir, classée Monument Historique depuis 1996, conçue par l'architecte Jean-Baptiste Mathon (1893-1971) et sculptée par Victor-François Bazin (1897-1956), a la silhouette massive d’une composition en granit d’une hauteur de 15 mètres reconnaissable de loin par les navigateurs.
Inauguré le 15 juillet 1951, par le général de Gaulle, ce monument commémoratif, rend hommage aux marins bretons, les premiers à rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre. Un extrait de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle lancé à la radio BBC y est gravé dans la masse. « La France a perdu une bataille ! Mais la France n'a pas perdu la guerre ! Dans l'univers libre, des forces immenses n'ont pas encore donné. Un jour, ces forces écraseront l'ennemi ».

Stratégique depuis le 17e siècle
A l'approche du mémorial, six ancres marines dressées aux abords du musée, symbolisent les milliers de navires civils et militaires disparus durant la bataille de l'Atlantique entre 1939 et 1945. Elles plantent le décor en affirmant l'identité visuelle et la force symbolique de ce lieu de mémoire.
Créé à l'origine par Vauban, la fortification est transformée en 1899 en batterie équipée de mortiers de 270 mm. En 1938, 4 canons de 164 mm marine sont installés avec la construction d'un poste de direction de tirs. Ces canons d'artillerie modèle 1893-96 sur affūt semi-fixe d'une portée efficace de près de 20 kilomètres. En 1941, un blockhaus regelbau M270 est construit sur le fort de Kerbonn par l'organisation Todt.
Cette organisation spécialisée en génie civil et militaire créée par l'ingénieur Fritz Todt, réalise de nombreux ouvrages civils ou militaires en Allemagne et sur différents théâtres d'opérations de 1938 à 1945. Redoutable d’efficacité, avec sa capacité à concevoir en normalisant les types d'ouvrage, ( épaisseur des murs, ventilation….) et à construire rapidement, elle dispose d'une main d'œuvre qui représente 1 400 000 personnes avec le Service du Travail Obligatoire, (STO). Parmi les constructions les plus connues, on peut citer le mur de l'Atlantique et les bases sous marines de Brest, Lorient, Bordeaux...
A Kerbonn, les bombardements alliés réguliers, conduisent la Wehrmacht, à doter la position en 1942, d'un ensemble DCA de 2 canons Flak 28 20mm, un canon Oerikon Flak 20, un Flak 28 4 tubes et 4 canons Flak de 75 mm.

Inauguré en 1990
Inauguré en 1990 le musée présente la bataille de l'Atlantique de 1939 à 1945. Installé dans une des 4 casemates du site du fort de Kerbonn, (C 346), le Musée du Mémorial est le seul musée en Europe continentale, consacré à la bataille de l'Atlantique. Elle commence le 3 septembre 1939 et se termine le 17 août 1945. Cette guerre particulièrement meurtrière au terme de sept années de combats présente un bilan hors norme : 45 000 marins des marines marchandes disparus, âgés de 20 ans en moyenne. 5155 navires coulés ou détruits 25 à 30 000 marins des Marines nationales 30 000 sous mariniers allemands de la Kriegsmarine avec leur 759 sous-marins.
Le musée du Mémorial, rend hommage à tous les marins disparus en mer. Au-delà de sa vocation mémorielle, l'enjeu est de comprendre comment la défense des nombreux convois marchands en provenance des États-Unis, du Canada, de l'Australie notamment…, a permis de limiter l’impact du blocus de la Grande-Bretagne par l'Allemagne, rendant possible le débarquement des alliés en Normandie et le renforcement du front russe.

À l’été 1940, l’Allemagne a déjà la maîtrise de la façade atlantique. Elle contrôle le trafic maritime venant d’outre-Atlantique, du détroit de Gibraltar ou du Cap de bonne espérance. Ses escadrilles de U-boot sillonnent l’océan et ciblent les convois. Ils passent à l'attaque de nuit en formation, infligeant de très lourdes pertes aux alliés.
Fin 1941, après l'engagement américain dans le conflit, les sous-marins allemands élargissent leur zone d’intervention le long de la côte est du continent américain, puis dans les Caraïbes et en Amérique du sud. L'objectif est de contrer le transport des soldats américains, de leurs matériels et des approvisionnements qui font défaut à l'Angleterre avec le blocus.
L'année 1942 se solde par la destruction de nombreux navires. Le blocus se fait durement ressentir au quotidien en Grande-Bretagne.

En 1943, la sécurité des convois s'améliore sensiblement, permettant aux alliés de sécuriser la navigation de convois sur l'océan Atlantique. Quels éléments ont-ils permis ce renversement de l'histoire ? Sans être réducteur, on peut citer au moins les éléments suivants :
- La stratégie défensive et d'attaque des escorteurs de convois associée au déploiement d'avions de reconnaissance, de chasse Anti Sous-Marine (ASM), ( hydravion Catalina, B-24 Liberator…), de chasseurs ( Spitfire… ) et de bombardiers torpilleurs ( Swordfish , B24-28… ), permet progressivement de sécuriser les convois.
- Le progrès des radars embarqués et le décryptage par les anglais du système Enigma conçu pour communiquer au sein des forces allemandes sera décisif.
- La construction navale alliée notamment américaine, produit plus de navires de transports grâce à la standardisation. Pour exemple, un liberty-ship , est construit en 70 jours en 1943 et 42 jours en 1944.
Début 1943, des porte-avions américains ( cargo transformé surmonté d'une piste aviation ) rejoignent la flottille de combat, permettant de projeter un groupe aéronaval sur les sous-marins U-boot devenus des cibles à leur tour.
- La Kriegsmarine quand à elle, est en proie à un problème de recrutement.

Autant de questions qui se posent et auxquelles, le Musée du Mémorial apporte des éléments de réponses grâce à un voyage et à une expérience immersive à partir d'un site historique étonnant.
A découvrir !

Le musée du mémorial vous propose de découvrir les livres des auteurs Nicolas Lanvoc et Jean-Luc Person :
- La presqu'ile de Crozon dans la tempête de l'histoire 2020
- Un camarétois dans les forces navales 2021


Le musée du mémorial Pointe de Pen-hir
Fort de Kerbonn Bp 44
29570 Camaret-sur-mer

Ouvert tous les jours d'avril à Septembre de 14 h00 à 18 h00.
Groupes sur rendez-vous
Entrée 4 €
Gratuit pour les enfants 0298279258
Gps : 48 0 16’ 05 N 004 0 36’ 59 W

© Eric Berthou

© Abords du Musée du mémorial international de la bataille de l'Atlantique 1939-1945, à Camaret-sur-mer.
© Abords du Musée du mémorial international de la bataille de l'Atlantique 1939-1945, à Camaret-sur-mer.
© Intérieur du Musée du mémorial international de la bataille de l'Atlantique 1939-1945, à Camaret-sur-mer.
© Intérieur du Musée du mémorial international de la bataille de l'Atlantique 1939-1945, à Camaret-sur-mer.
© Collection Nicolas Lanvoc : U Boot 371 en patrouille  roulant bord sur bord en surface.
© Collection Nicolas Lanvoc : U Boot 371 en patrouille roulant bord sur bord en surface.
DR : NARA-Bombardier américain B24 en  mission.
DR : NARA-Bombardier américain B24 en mission.